Soins Palliatifs Lieu de Vie Lieu de Lumière 

Découvrez le film de Guillaume Lecasble,  «  Soins palliatifs Lieu de Vie lieu de Lumière ».

Tourné entre octobre 2019 et octobre 2020, Guillaume Lecasble a partagé et filmé le quotidien du service de soins palliatifs du docteur Véronique Marché à l’hôpital Cognacq-Jay à Paris 15ème.

https://vimeo.com/606519826

SOINS PALLIATIFS.

Deux mots, rejetés par ignorance, deux mots qui font écho à notre peur ancestrale de la mort. Peur qui gouverne une grande partie de nos attitudes et comportements et favorise le déni. Déni de la mort, source d’enfermement dans une idée de la vie.

Peur, qui voile la réalité du service de soins palliatifs : accompagner jusqu’à la mort en apportant dans ce moment de vie tout le bien être aux patientes et patients. 

L’unité de soins palliatifs est un des rares lieux laïques de notre société consumériste, où vie et mort se retrouvent unis dans leur cycle d’alternance. Peu de professions sont confrontées de la sorte au lien indissociable qui unit la vie et la mort.

Le quotidien du service est mis à l’épreuve de la perte, pourtant, toujours la vie et la lumière irradient. 

LE TEMPS PALLIATIF.

Ici, les patientes et les patients vont mourir, mais avant ils vont vivre.

Le temps passé en soins palliatifs est un temps de vie unique qui donne une conscience aiguë du présent. Temps unique où il est possible de vivre pleinement l’inéluctable de la mort. Où la présence au présent donne cette lumière de l’instant.

Dans une société qui fait beaucoup pour absenter le citoyen à lui-même, chacun peut ici retrouver et revivifier sa présence à la vie.

PROJET DE VIE.

C’est ce que font ici les patientes et les patients, accompagnés en cela par toute l’équipe médicale et paramédicale. Quel que soit le temps qui reste, temps imprédictible, le service propose et est à l’écoute des projets de vie… »

UNE MÉDECINE HUMAINE.

Et pourquoi donc ici plus qu’ailleurs ? Parce qu’ici, on ne guérit pas, on soigne. Ici comme plus aucun geste médical, plus aucune chimie ne peuvent guérir le malade, il reste aux soignantes et aux soignants d’un côté une pharmacopée efficace pour soulager la douleur, de l’autre, leur humanité. Une humanité qui peut alors se déployer à travers leur écoute, leur parole, leur toucher. Ils peuvent faire vivre leur vocation : soigner, accompagner, apporter du confort, du réconfort, du bien-être.

Des soignantes et des soignants qui acceptent de ne plus vaincre la maladie. Qui font acte d’humilité. Des patientes et des patients qui savent pour la grande majorité qu’ils vont mourir.  Cette relation est unique aux soins palliatifs. C’est elle aussi qui permet le plein déploiement de l’humanité de part et d’autre.

Alors se pose la question : « Faut-il être aux portes de la mort pour que puisse s’exercer la médecine et non pas une technique de soin ? Faut-il être à la porte de la mort pour que la médecine puisse exprimer pleinement son humanité ? »

COMPORTEMENTS

Je n’oublie pas les familles ou les proches qui par peur de la mort, par tristesse ou par pur intérêt, rendent responsables les membres de l’équipe soit des conditions de douleurs, soit de la mort même des patientes ou des patients.  De tels comportements jettent une ombre de colère et de tristesse sur des soignantes et des soignants qui s’attachent à maintenir la vie et la lumière dans le service sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

LES INTERVENANTS

Kinésithérapeutes, psychologues, masseuses et masseurs Ayurvédiques, art thérapeute, musicien, danseurs, socio-esthéticienne.

A toutes les séances auxquelles j’ai assisté, le soulagement apporté par leur pratique, peut aller jusqu’à l’oubli de la douleur.

LE TOURNAGE

Si les patientes et les patients m’ont accordé leur confiance pour dire ce moment de vie d’une intensité à nulle autre pareille, c’est parce que j’ai été accepté par l’équipe, fondement de ce service, qui m’a accordé en premier lieu sa confiance. »

                Guillaume Lecasble

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